Piotr Ilitch Tchaïkovski
PALAIS DES ARTS REINA-SOFÍA
La première impression qu’on éprouve en écoutant Eugène Onéguine, c’est que le chant semble couler des mots : on a vraiment le sentiment d’entrer dans la vérité frémissante des personnages, de partager leurs tourments, leur désarroi, leur fraîcheur aussi et leur spontanéité, l’élan amoureux de Tatiana, le désespoir de Lenski, la tendresse du prince Grémin… Assurément, Pouchkine ne pouvait rêver d’une traduction plus fine, plus pénétrante de la psychologie de ses héros ! Avec ses thèmes entrelacés qui se répondent et génèrent cette tension immédiate dont Tchaïkovski a le secret, Eugène Onéguine, d’une beauté brûlante et contenue, est en quelque sorte le soleil noir de l’opéra russe. La mise en scène que je vous en propose vient de Valencia et offre un spectacle à la réelle beauté visuelle, avec des signes comme l’obsédante récurrence du rouge, couleur de la passion, ou la présence matérialisée du temps dans ce double muet d’un Onéguine vieilli, entre autres. Mais c’est l’intensité bouleversante de Kristine Opolais dans le rôle de Tatiana qui confère sa force romantique à ce spectacle : tour à tour exaltée, amère, désabusée, désespérée, elle exacerbe le huis-clos théâtral et rend l’émotion incroyablement palpable.
INTRIGUE
L’intrigue se déroule dans une propriété de campagne
près de Saint-Pétersbourg, à la fi n du XVIIIe siècle. Olga et
Tatiana sont les fi lles de Madame Larina : la première est
rieuse et amoureuse du poète Lenski, la seconde rêveuse
et mélancolique. Lorsque se présente Eugène Onéguine,
un ami de Lenski, Tatiana s’éprend instantanément de cet
être froid – qui répond à sa passion avec mépris. Dénué,
semble-t-il, de tout sentiment, Onéguine pousse le
cynisme jusqu’à courtiser Olga lors d’un bal : la situation
ne fait qu’accentuer la douleur de Tatiana et suscite une
terrible crise de jalousie de Lenski, qui provoque son ami
Onéguine en duel ; mais c’est lui, Lenski, qui périra lors de
ce duel. De longues années s’écoulent. Eugène Onéguine
a compris bien tard l’amour qu’il éprouvait pour Tatiana,
mariée désormais au Prince Grémin. Alors qu’Onéguine
confesse à Tatiana sa passion et ses regrets de n’avoir su
répondre à son amour d’autrefois, celle-ci le repousse et
l’éconduit à son tour, fi dèle à son devoir d’épouse. Entre
rage et douleur, Onéguine demeure seul et maudit le ciel.
REPRÉSENTATION À 19H30 PRÉCISES.
OUVERTURE DES PORTES À 18H45, FERMETURE DES PORTES À 19H15.
Omer Meir Wellber
Mariusz Treliński
Boris Kudlička
Francesc Perales
Orchestre et Chœurs de la Généralité valencienne
Larina : Helene Schneidermann
Tatiana : Kristine Opolais
Olga : Lena Belkina
Filipéna : Margarita Nekrasov
Eugène Onéguine : Artur Ruciński
Lenski : Dmitry Korchak
Prince Gremin : Günther Groissbock
3h00 dont 1 entracte de 20 min