Absolu chef-d’oeuvre du Verdi de la maturité (il le
compose à 74 ans), Otello magnifie comme rarement ces
études de caractère propres à tous ses opéras. Trois
personnages s’y aff rontent : Otello, la passion poussée
jusqu’à la folie, Iago, la trahison savourée jusqu’au plaisir,
Desdémone, l’innocence assumée jusqu’au sacrifice. Il y
faut donc de grandes voix et de fortes présences : c’est le
cas dans ce spectacle fi lmé à l’Opéra de Londres, avec la
Desdémone de Maria Agresta, brisée par une machination
terrible, le Iago, fielleux à souhait de Marco Vratogna, et
ce qui fait l’événement de ces représentations, la présence
de l’immense Jonas Kaufmann, dont c’est la prise de rôle.
Verdi servi à son plus haut donc, dans une mise en scène
sobre qui sert d’écrin à l’interprétation exceptionnelle de
Jonas Kaufmann, dont tout le monde attendait quel Otello
il allait off rir. Avec son timbre sombre, sa projection
intense mais toujours noble, sans effet superflu, il fait
d’Otello plutôt qu’un monstre frustre, un homme déchiré
par le poison du doute : il faut écouter chaque note,
chaque flexion de ce chant à la fois ample et ciselé, pour
comprendre ce qu’un grand artiste peut apporter à la
compréhension humaine d’un rôle écrasant.
Découvrez Otello :
INTRIGUE
L’action se déroule sur l’île de Chypre. En pleine tempête,
le Maure Otello, chef de guerre victorieux, retrouve sa
jeune épouse Desdémone. Mais sur place, il devient
surtout la victime de la haine vorace et bien dissimulée de
son lieutenant Iago, incarnation brute du mal, prêt à tout
pour détruire son maitre. Lentement, Iago profi te de sa
relation confi ante avec Otello pour distiller son venin et le
persuade que Desdémone le trompe avec son lieutenant
Cassio. Iago fabrique chaque preuve de la culpabilité de
Desdémone, accompagnant la colère du Maure d’indices
apparemment tous plus irréfutables les uns que les autres.
La jalousie dévore entièrement Otello, qui tombe aveuglé
dans les griff es de Iago. Malgré les protestations répétées
de Desdémone, injuriée puis bafouée en public, Otello la
tue de ses propres mains, avant de se transpercer de sa
propre épée en découvrant l’eff royable vérité.
REPRÉSENTATION À 19H30 PRÉCISES. OUVERTURE DES PORTES À 18H45, FERMETURE DES PORTES À 19H15.