Giuseppe Verdi
Livret par Francesco Maria Piave
FESTIVAL D'AIX EN PROVENCE
Tiré du Roi s’amuse de Victor Hugo, cet opéra marque un tournant dans l’art de Verdi : il y insiste plus délibérément sur la fonction dramatique des situations théâtrales, sur la couleur des instruments, sur la tension vocale et sa force expressive. C’est avec le personnage de Rigoletto que nait le « baryton-Verdi », cette voix ardente, brûlante, qui exprime le drame dans toute sa force. De ce point de vue, la grande imprécation de Rigoletto contre les courtisans qui ont enlevé sa fille, Cortigiani, vil razza dannata, vous donnera le frisson – mais l’air du Duc, cette fameuse chanson La donna è mobile, qui flotte comme une plume au vent, vous caressera les oreilles avec son tendre balancement. Car tout est beau, tout est puissant dans cet opéra. Et quiconque a entendu la scène où Rigoletto revient au palais, murmure d’abord, voix étouffée, cherchant la faille, puis explose, voix hurlante, cœur déchiré d’un père à qui l’on a volé sa fille, enfin implore, voix éteinte et pourtant si émouvante encore, ne peut garder les yeux secs, le cœur froid. C’est là qu’on prend vraiment la mesure d’un créateur universel dont rien ne résiste à la musique. On peut faire confiance à Robert Carsen pour donner à ce drame d’hier des images d’aujourd’hui pour un drame de toujours.
Rigoletto, bouffon du Duc de Mantoue, séducteur dépravé, protège secrètement sa fille Gilda à l’abri des regards et des dangers. Aussi la malédiction du Comte Monterone à son égard terrifie-t-elle Rigoletto, dont le costume de bouffon de cour cache un père aimant et protecteur. Séduite par le Duc de Mantoue, puis enlevée par les courtisans qui la mènent jusqu’à la chambre de leur maître, Gilda s’enflamme pour son amant volage, son premier amour. Rigoletto s’estime déshonoré et entreprend de se venger du Duc, qui court se gaver d’autres femmes sitôt Gilda séduite : le bouffon engage le spadassin Sparafucile pour qu’il tue le Duc en pleine nuit. Mais Gilda, éprise jusqu’au bout de l’homme qui l’a conquise, se glisse secrètement à sa place au moment où l’assassin doit frapper, et tombe sous ses coups : c’est le corps de sa fille que Rigoletto récupère, effondré : c’est là l’ultime volet de la malédiction de Monterone.
REPRÉSENTATION À 19H30 PRÉCISES.
OUVERTURE DES PORTES À 18H45, FERMETURE DES PORTES À 19H15.
Gianandrea Noseda
Robert Carsen et
Rigoletto : George Gagnidze
Gilda : Irina Lungu
Il Duca di Mantova : Giuseppe Filianoti
Sparafucile : Gabor Bretz
Maddalena : Josè Maria Lo Monaco
Giovanna : Michèle Lagrange
Il Conte di Monterone : Arutjun Kotchinian
2h35 / 3 actes dont 1 entracte de 20 minutes